JEAN-MICHEL BASQUIAT


JEAN-MICHEL BASQUIAT (1960-1988)

Œuvres et biographie 


Bien que sa carrière ait été brève – l’artiste est mort d’une overdose à l’âge de 27 ans – Jean-Michel Basquiat est (et continuera probablement à être) l’un des artistes les plus controversés du XXe siècle.


Certains ont rejeté son travail, notamment ses graffitis, d’autres ont vu en lui l’œuvre d’un génie d’avant-garde.


Né à Brooklyn en 1960 de mère portoricaine et de père haïtien, Jean-Michel Basquiat a grandi à Puerto Rico et à New York.


C'est à l’âge de 7 ans qu’il aurait eu sa grande révélation artistique. Alors qu’il joue dans une rue de Brooklyn, une voiture le renverse et le blesse assez grièvement. Durant son séjour à l’hôpital il se passionne pour un livre d’anatomie offert par sa mère. A l’instar des grands peintres comme Michel-Ange, sa connaissance du corps humain a éveillé son sens artistique. L’influence de ce livre d’anatomie n’est d’ailleurs pas anodine et se retrouve semble-t-il jusque dans son identité iconographique : les parties du corps humain, les dessins, les noms rattachés ; et finalement les connexions entre les textes et les dessins. 

Cette prédisposition a sans doute aussi été favorisée par l’éveil artistique encouragé par sa mère Matilde, qui l’a initié très tôt à la connaissance culturelle : musées, langues étrangères etc…


C’est d’ailleurs très jeune, qu'il quitte le domicile familial et commence à taguer des messages satiriques et ironiques sur l'état du monde et de la société américaine sous le pseudonyme de Samo (« Same Old shit » en anglais) en compagnie de l'un de ses amis Al Diaz. Une signature surmontée d'une couronne qui deviendra célèbre et qui réapparaitra sur des peintures postérieures.


Celui que rien ne prédestinait à devenir un peintre présenté dans les plus grands musées et galeries du monde entier connaît à partir de 1981 une carrière aussi fulgurante que tourmentée après la publication d'articles flatteurs de l'un des plus grands critiques d'art, René Ricard.


Une carrière qui restera emblématique de cette génération d'artistes new-yorkais des années 1980, comme par exemple Keith Haring, qui orneront par la suite les murs des institutions les plus renommées.

En 1981, il participe à l'exposition New York, New Wave organisée par Diego Cortez à l'Institute for Art and Urban Ressources de Long Island.


S'ensuivent alors des expositions personnelles à New York auprès de grands artistes contemporains comme Julian Schnabel, Francisco Clemente ou encore à Los Angeles auprès de David Salle, mais aussi en Europe, à Zurich, à Rotterdam et à Rome. En 1982, il participe à la Documenta VII de Kassel et en 1987 et 1988, il est exposé respectivement dans les galeries Daniel Templon et Yvon Lambert à Paris. Autant de manifestations qui lui assurent une notoriété internationale et médiatique.


Basquiat est connu pour le symbolisme de ses tableaux et pour son utilisation d'une iconographie particulière, témoin de sa double appartenance culturelle. Il associe sur des supports aussi variés que la toile, une porte ou un bout de papier, une imagerie afro-caribéenne et des composantes mythologiques diverses. Squelettes, crânes et figures masquées apparaissent souvent dans ses compositions. Autres caractéristiques de son œuvre : des éléments de texte écrits de manière faussement indécise et intentionnellement rayés et un relatif désordre. Ces aspects marquent une certaine spontanéité créative qui n’enlève rien pour autant à la maîtrise de la composition, des effets de surfaces et des couleurs.


La majorité de ses travaux se divisent en compartiments - diptyques ou triptyques – dans lesquels apparaissent des personnages masqués ou aux dents pointues, mais aussi des animaux et des détails comme des couronnes, des serpents, des têtes de mort et des mâchoires qui caractérisent la forte identité et unicité de son travail.


Depuis sa disparition en 1988, de nombreuses grandes expositions lui sont consacrées dans différents musées dont les plus récentes à la Fondation Beyeler à Bâle et au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris en 2010.


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