KEITH HARING

KEITH HARING (1958 - 1990)
Œuvres et biographie 

Dessinateur, peintre et sculpteur américain connu surtout pour ses graffitis et ses grandes compositions murales colorées. Le père du « Radiant Baby » nous a laissé une œuvre abondante, un héritage considérable qui est le fruit de dix années de créativité et emblématiques de son univers pop avec son vocabulaire et ses symboles si particuliers.


Keith Haring étudie le commerce et le graphisme publicitaire à Pittsburg puis s'établit à New York où il intègre la School of Visual Arts et côtoie les artistes conceptuels et minimalistes Keith Sonnier et Joseph Kosuth. Il fréquente le milieu des artistes du graffiti et sort de l'anonymat avec ses nombreuses interventions sur les murs du métro new-yorkais. Dès 1982, il expose dans plusieurs galeries new-yorkaises notamment les plus renommées comme celles de Leo Castelli ou Tony Shafrazi, mais aussi en Europe et au Japon. En Europe, il peint une partie du mur de Berlin et réalise même, en 1987, une fresque de l'hôpital Necker à Paris. En 1997, la galerie Lucien Durand présentera un ensemble de ses œuvres.


De par sa « formation » de graffitiste, Haring a souvent été associé à Jean-Michel Basquiat qu'il a côtoyé au même titre que Warhol ou Francisco Clemente. Il commence à s’exprimer sur les murs de New York pour finir sur les cimaises des plus grandes galeries et musées américains et internationaux. Malgré sa brève, mais non moins extraordinaire carrière, Keith Haring a su développer un style propre en mêlant à la fois Pop Art, graffiti et expressionnisme. Prenez des lignes très graphiques et une bonne dose d’imagination. Ajoutez-y de la couleur, des figures et des formes en perpétuel mouvement et transformation et vous obtenez les créations de Keith Haring, aujourd’hui reconnaissables parmi tant d’autres. Son objectif : associer le plus de monde possible à l'art, rendre son oeuvre accessible à tous et surtout partagée.


Ses œuvres plus traditionnelles restent fidèles à ses réalisations qualifiées de « sauvages » dans les espaces publics. On y retrouve la même simplicité de l'image, la rapidité d'exécution avec presque toujours une trame narrative en arrière-plan et des personnages colorés aux traits cernés, héritage de la bande dessinée. Les scènes représentées ont pour thème différents univers : monde primitif rythmé par la danse, celui des idoles, mais aussi des dieux, le tout dans une dimension parfois métaphorique et symbolique. Ses œuvres murales traitent de problèmes d'actualité comme la guerre, des préoccupations sociales telles que la drogue ou encore les préjugés raciaux et sexuels.


Keith Haring a utilisé une extraordinaire diversité de supports et de techniques : peinture, acrylique, encre, toile, métal, papier, bois. Des compositions en noir et blanc à celles plus colorées, presque toutes ont, au premier abord, un aspect humoristique. Mais derrière la prétendue gaieté des images, ses œuvres véhiculent surtout un véritable message social et politique : une sorte de manifeste dénonciateur des maux et fléaux de son époque comme le racisme, la drogue, le sexe, le pouvoir, l’argent ou encore le sida qui emporta l’artiste à l’aube de sa 31e année. L’artiste apparaît somme toute comme un « voyeur » de la société américaine, mais avec une empreinte iconographique et personnelle saisissante.


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